Suite à l’officialisation des nouveaux critères d’accréditation Iata pour juillet 2016, Richard Vainopoulos monte au créneau. Le Président de TourCom dénonce une initiative destinée à concentrer le marché aux mains de quelques acteurs.
Une nouvelle politique ne correspondant pas aux réalités du secteur
A compter de ce mois de juillet, les nouveaux critères d’accréditation définis par Iata prendront effet. En résumé, toute émission de billets d’avion sera conditionnée par certaines caractéristiques financières à présenter de la part de l’agence. Plus précisément, cette dernière devra justifier un ratio d’endettement à long et moyen terme inférieur à 0,5 comparé à ses capitaux propres. En plus d’être positif, son Ebitda des trois dernières années devra aussi couvrir deux fois ses charges financières. A défaut de remplir ces conditions, l’agence sera tenue de fournir une garantie à Iata. La raison officielle invoquée est la mise en œuvre d’une stratégie visant le « risque zéro » de défaillance des agences. Par la voix de Richard Vainopoulos, TourCom pointe du doigt l’hypocrisie de cette justification. En effet, le taux d’impayés des agences est déjà proche de zéro depuis des années. Par ailleurs, les compagnies aériennes ne sont pas concernées par cette stratégie bien que leurs défaillances soient bien réelles ; et le Président de TourCom d’avancer pas moins de six dépôts de bilan de compagnies européennes en 2015 pour étayer ses propos.
Une stratégie d’élimination des petits acteurs de tourisme
Pour Richard Vainopoulos, le but de ces nouvelles mesures est surtout de « nettoyer » le marché des petites agences et compagnies. En instaurant ces critères, Iata pousse vers la sortie les petits acteurs qui ne font pas partie des partenariats entre les compagnies majeures et les grands réseaux de voyagistes (American Express, Carlson Wagonlit, etc.). En clair, les petites agences indépendantes ne pourront plus émettre de billets d’avion faute de pouvoir payer la garantie ou se conformer aux critères tandis que les petites compagnies aériennes n’auront plus accès aux réseaux de distribution pour vendre leurs places. D’après TourCom, le principal objectif caché par Iata est donc de rétablir le monopole des majors sur l’espace aérien touristique.